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Dans le cercle de chacun de nous, il est une tribu, une famille élargie vers laquelle nous accourons quand la vie nous donne du fil à retordre. Une sorte de filet de sécurité que nous passons toute une existence à tisser, à modifier, à déchiqueter quand la colère nous brouille la raison, puis à reconstruire patiemment, avec la fine sagesse de la maturité.
C’est une armée faite de parenté et d’amitié, proche ou lointaine, qui se met au garde-à-vous dès qu’elle flaire un danger qui vous guette ou un complot que l’on vous ourdit.
Ce sont ces êtres qui connaissent vos défauts par cœur et qui vous aiment quand même dans votre intégralité ; qui écoutent inlassablement la litanie de vos malheurs et lancent les bouteilles de vos secrets dans les océans de l’oubli.
Tout comme il y a ceux qui vous côtoient une vie durant sans pour autant enrichir votre vie ou illuminer vos âmes, il y a aussi et surtout ceux dont le regard vous donne des ailes ; dont les paroles changent le cours de votre existence ; dont la présence ranime les étincelles qui sommeillent en vous ; dont la tendresse vous améliore. Oui, vous améliore.
Discrets pour la plupart, ils sont souvent dans les coulisses, l’œil vif, l’esprit alerte, prêts à vous repêcher quand les vagues houleuses de cette folle vie vous charrient loin du rivage. Dans les pires moments, ils parviennent à vous relever, à vous dépoussiérer, à vous donner un coup de pied pour remonter le toboggan, à vous faire comprendre que les épreuves peuvent vous enrichir, vous faire grandir, vous immuniser.
La vie, oui, nous la vivons souvent seuls. A l’intérieur. Nous sommes les artisans de notre malheur comme les sculpteurs de notre bonheur. Nous payons un lourd tribut à nos erreurs, seuls. Nous pleurons nos défaites cuisantes, seuls. Nous combattons nos terreurs nocturnes, seuls.
Et puis… il y a, aux grands tournants, les porteurs de lanternes pour guider notre voie à l’heure où nous rebroussons chemin ou que nous allons de l’avant. Telles des lucioles, ils virevoltent autour de nous pour nous insuffler du courage, pour oser, quand chaque pore de notre peau nous supplie d’abandonner.
Alors que cette année tire à sa fin, disons à cette tribu que les jours seraient insipides sans vous, dépourvus de joie, de rires, d’amour, de feux d’artifice ; privés de lumière, d’espoir, de rêve, de musique. Cherchons les flûtes pour que le champagne y coule à flot et trinquons au destin qui vous a si précieusement placés sur notre chemin ! F.