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La course m’a appris tant de leçons.
J’ai appris la patience, qu’il faut laisser le temps au temps pour que les efforts portent fruit. Que ce n’est pas le jogging en tant que tel qui me propulsera loin mais plutôt la persévérance et l’acharnement qui, insufflés par la motivation, me réveillent dès que l’aurore pointe son nez pour m’engouffrer dans l’obscurité matinale et contrer les rafales de vent.
J’ai appris l’espérance, qu’il ne faut jamais baisser les bras même quand le but semble impossible à atteindre. Que c’est précisément quand je sens mes jambes se dérober sous mon corps épuisé, mon coeur sur le point d’exploser, mes tympans me suppliant de baisser le son de la musique, que je reprends force et effectue mon dernier sprint. Que lorsque tout semble s’écrouler autour de moi et que les doutes rongent ma résistance, soudain comme mue par une force magnétique, je parviens à me surpasser. A dépasser mes limites, tant physiques que mentales.
J’ai appris l’équilibre, comment trouver cette fine ligne entre mes capacités et mes aspirations, la juste cadence des pas pour parvenir à destination sans m’effrondrer à mi-chemin. Et regarder tout droit, me concentrer sur le but en ignorant les pressions extérieures. J’ai appris à poursuivre mon chemin sans regarder en arrière, sans attente aucune ni besoin de compagnie, (néanmoins celle de mon père m’a ravie! ), savourant la solitude du moment, ce qui m’a servi dans la vie de tous les jours. Je n’attendais plus rien d’autrui, convaincue que ceux qui désiraient vraiment faire partie de ma vie, n’avaient qu’à faire l’effort de l’exprimer et de me rejoindre.
J’ai surtout appris à croire en moi, en cette force extraordinaire qui m’a toujours habitée et qui couvait sous le feu de la passion. La passion de défier mon corps et mon esprit, de faire voler en éclat mes incertitudes, de battre la douleur physique, de vaincre mes craintes morales et d’aller toujours de l’avant. Et enfin, j’ai appris le courage d’affronter la vie dans sa douce-aigreur et de m’adapter aux grands changements tout en ouvrant grand et le coeur et l’esprit. F.K.