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Nous passons notre vie à nous demander si le bonheur nous a échappés, ou si nous l’avons déjà attrapé en plein vol; si nous avons fait les bons choix ou si la lucidité nous a désertés aux tournants fatidiques. Et nous oublions qu’il faut parfois arrêter de nous poser des questions existentielles. A trop réfléchir, nous oublions de vivre.
Nous attendons de voir le bonheur débarquer de loin, telle une figure de proue aux avant-postes d’un navire, alors que dans la réalité, il se fait tout petit, niché, telle une coccinelle, au fin fond d’un instant furtif, dans l’insouciance d’un repas familial, dans les replis d’un sourire amical, ou dans les frissons d’une étreinte amoureuse.
Nous exigeons de nous-mêmes de mener une vie parfaite, sans embûche, et d’atteindre les cimes de la gloire et du succès. Nous réalisons sur le tard que c’est en avançant inexorablement, sans regarder en arrière, en trébuchant souvent sur des obstacles et des erreurs, en reconnaissant la nécessité de faire des efforts, de lutter, de souffrir, que nous remportons nos plus belles victoires.
Le bonheur, c’est de nous sentir vibrer, corps et âme, dans les moindres détails de cette vie d’ici-bas, et non pas passer à côté, sans même la regarder dans les yeux. La vie, il faut la prendre telle quelle, et non pas la remettre en question continuellement. Fermer les yeux, et la laisser nous prendre, lutter quand elle se fait violente, l’enlacer quand elle se fait tendre, mais ne pas y renoncer. Ne pas nous arrêter, recroquevillés dans notre coin, pleurant sur nos défaites ou regrettant nos faux pas. Mais bouger, courir, danser, plonger dans le grand bleu. Inlassablement.
Le bonheur, chacun de nous l’invente à sa façon, à son propre rythme, indépendamment des autres. C’est un feu d’artifice qui illumine chaque ciel différemment, de mille et une couleurs faites maison. F. K.