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Si j’ai appris quelque chose durant mon existence, c’est que le bonheur est une question intérieure, que l’estime de soi, quand elle est dépendante de facteurs externes, est éphémère. Tu peux avoir toutes les richesses matérielles du monde, tu peux être le centre d’attention d’une multitude de gens, tu peux être au sommet du succès professionnel et personnel, au top de ta forme physique et émotionnelle, mais si tu n’es pas en paix avec toi-même, si tu n’es pas ton premier admirateur et supporteur, si tu ne te sens pas assez, entier, complet, à la place où tu es maintenant, même si elle n’est pas encore à la hauteur de tes ambitions, alors ton bonheur véritable restera toujours tributaire de ta situation extérieure qui peut changer à tout moment. Une variable qui prendra sans cesse en otage ton humeur, ta sérénité, ta joie authentique.
Certes, l’argent, le succès, la conjoncture, les réalisations professionnelles et personnelles, les liens sociaux et amicaux, contribuent énormément à ton accomplissement. Pourtant telle une drogue, l’euphorie qu’ils te procurent diminuera le temps que tu t’y habitues, le temps qu’ils deviennent l’état normal des choses. Commencera alors la quête d’autres sources de plaisir, d’autosatisfaction, de validation: de nouveaux investissements pour certains, de nouvelles conquêtes pour d’autres, un changement de carrière par-ci, une ambition de plus par-là. Toutefois cette quête demeurera interminable jusqu’au moment où tu finiras par découvrir ton essence profonde, par tomber amoureux de l’être que tu es au présent, que tu es devenu, de ce caractère qui te définit à toi seul, ce mélange d’unicité et d’imperfection qui font que les autres t’aiment tel que tu es: ce moment où tu fermeras les yeux, te dévêtiras de l’identité que la vie et les autres t’ont toujours conféré, te libéreras des conditions qui t’entourent, et que tu partiras à la rencontre, à la conscience de ce «soi» détaché de tout et de rien, un soi qui est toujours euphorique à l’état abstrait.